La descente d'Orphée aux enfers + Les Arts Florissants
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La descente d'Orphée aux enfers + Les Arts Florissants

M.-A. Charpentier

C’est en 1686, un an avant la mort de Jean-Baptiste Lully qui avait interdit à ses contemporains de composer des opéras, que Marc-Antoine Charpentier (1643 - 1704), encore au service de Mademoiselle de Guise, composa son opéra : La Descente d’Orphée aux enfers. Connu principalement pour sa musique religieuse, Marc-Antoine Charpentier avait pourtant déjà composé, à 43 ans, de nombreuses œuvres profanes : petites pièces pastorales comme Les Plaisirs de Versailles et Actéon ou même véritables opéras comme Les Arts florissants ou Les Amours d’Assis et Galatée (aujourd’hui perdu).

La Descente d’Orphée aux enfers est une œuvre atypique qui ne comporte que deux actes et s’achève avec l’acceptation par Pluton de la descente d’Orphée aux enfers pour aller chercher Eurydice. C’est donc l’une des seules œuvres musicales autour du mythe antique d’Orphée ayant une fin heureuse ! L’opéra s’achève sur une magnifique sarabande, dite « entrée des fantômes » qui, dans le ton joyeux et brillant de ré majeur, nous invite à la méditation et au bonheur. On considère aujourd’hui que l’œuvre est inachevée ou que sa dernière partie a été perdue.

La seconde particularité de l’œuvre réside dans l’instrumentation suggérée pour les « airs » d’Orphée. Dans chacune de ses interventions, celui-ci est accompagné par deux parties de violes de gambe et une basse continue. Tandis que l’Orfeo de Claudio Monteverdi accompagnait la rencontre d’Orphée et Pluton d’une célèbre pièce pour harpe seule, l’opéra de Charpentier fait représenter la lyre d’Orphée par deux violes de gambes. Trois magnifiques plaintes dévoilent un Orphée implorant la miséricorde des enfers pour tenter de récupérer sa tendre Eurydice, retenue au delà du Styx depuis qu’elle a été mordue par un serpent.

L’œuvre se distingue aussi des autres opéras du compositeur par son caractère intime. Elle fut très certainement pensée pour être représentée dans les appartements de mademoiselle de Guise, comme le laissent supposer les didascalies (indications de l’auteur) présentes dans le manuscrit. Charpentier eut peut-être la possibilité de faire représenter la pièce, mais avec des moyens limités. C’est sans doute l’une des raisons du caractère intime de l’œuvre, destinée à un groupe restreint de musiciens plutôt qu’à un orchestre conséquent.

Dans l’opéra de Monteverdi, Orphée est un baryton aigu. Chez Charpentier, Orphée est haute-contre, l’une des voix les plus typiques de la tradition vocale française des XVIIème et XVIIIème siècle. Bien qu’inachevée, La Descente d’Orphée aux enfers est incontestablement l’une des œuvres les plus marquantes de Marc-Antoine Charpentier. Elle possède l’intensité harmonique qui caractérise la musique sacrée du compositeur, tout en traitant d’un sujet profane et théâtral, où l’émotion se révèle au public avec peut-être encore plus de fougue et de panache que dans la musique d’église. L’Ensemble Desmarest est très heureux de vous présenter sa propre lecture de l’œuvre, et a l’immense plaisir de travailler en collaboration avec le haute-contre Cyril Auvity, qui chantera le rôle principal de l’opéra.

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Distribution

orchestre: Le Concert de l'Hostel Dieu
conducteur: Franck-Emmanuel Comte

Distribution Les Arts Florissants
La Musique + La Poésie: Céline Scheen

La Paix (+ La poésie scène 5): Heather Newhouse
L'Architecture: Majdouline Zerari

La Peinture: Kevin Skelton
Un Guerrier: Etienne Bazola

La Discorde: David Witzak

Distribution La Descente d’ Orphee aux enfers
Orphée: Cyril Auvity
Daphné + Enone: Heather Newhouse | Caroline Arnaud
Aréthuze + Proserpine: Majdouline Zerari
 | Saskia Salembier
Eurydice: Caroline Arnaud | Samantha Louis-Jean
Ixion: Kevin Skelton | Sebastian Monti
Apollon + Titye: David Witzak 

Tantale: François-Nicolas Geslot
Pluton: Etienne Bazola | David Witzak